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40 jours où le fundraising a changé

Mécénat .

Publié le 15 avril 2020

Chaque année, le CCFD – Terre Solidaire mène une campagne de Carême. Quarante jours d'appel à la générosité nationale mais aussi locale, qui génèrent habituellement près de 30% des ressources privées (hors libéralités) de l'association, elle-même financée à 80% par le fundraising. A quelques jours de Pâques et de la clôture de cette campagne, le point avec Damien Cousin, Directeur du développement des générosités.

Comment avez-vous reparamétré cette campagne ?

Nous l'avions commencée fin février. Le premier mailing – le plus important de l'année – était déjà parti quand les annonces liées au confinement sont tombées. C'est donc dans notre relance que nous avons inclus un flyer envoyant nos pensées de soutien à nos donateurs, évoquant la crise et le fait que "rien ne doit arrêter la solidarité" et incitant aussi à faire son don en ligne. En revanche, le street fundraising a évidemment été arrêté. Tout comme les collectes et événement locaux, qui comptent pour près du quart de cette collecte de Carême.

 

Avez-vous développé le don en ligne ?

Nous avons en effet constaté une hausse importante de l'activité digitale, avec encore un emailing qui doit partir avant dimanche, mais elle ne représentait qu'un peu moins de 10% de notre collecte. Nous avons aussi envoyé à nos 15 000 bénévoles, qui sont nos relais partout en France, des éléments pour relayer notre appel en ligne : des kits pour envoyer un mail de sollicitation à ses proches, pour monter une collecte via Facebook. Mais notre population de donateurs est assez âgée, pas forcément très connectée, et rien ne remplacera pour certains le fait d'aller donner en main propre son don dans une de nos délégations !

 

Où en sont les chiffres ?

C'est difficile de faire les comptes : nous traitons tous nos dons en interne, ce sont des bénévoles qui ouvrent les enveloppes. Avant l'annonce du confinement, nous leur avions déjà demandé de ne plus venir afin de les protéger. A ce stade, je sais donc combien nous avons reçu d'enveloppes – qui semblent en léger recul par rapport à l'an dernier - mais pas à combien se monte la collecte qu'elles portent ! En attendant de finir d'organiser l'ouverture de ces courriers, je reste très prudent. Je ne suis pas certain que la crise actuelle, qui touche autant de monde, réussisse à générer une "bulle" globale de générosité particulièrement pour notre cause tournée vers l’international et sur des actions de long terme. Certes, la collecte d'urgence ne cannibalise généralement pas les autres, mais ici le contexte est vraiment inédit. Particulièrement alors que la générosité était déjà à la baisse…

 

Comment envisagez-vous le reste de l'année ?

En fonction de la suite des événements, du montant de notre collecte, nous mènerons peut-être plus tard dans l'année une campagne d'urgence, centrée sur nos donateurs fidèles. Nous avons réussi à maintenir notre campagne téléphonique d'upgrade des prélèvements automatiques ces dernières semaines et les résultats sur ces donateurs engagés sont très encourageants. Mais les mois à venir vont rester très empreints d'incertitude : quand et comment reprendre les campagnes de street fundraising dans un climat qui restera sûrement empreint de méfiance ? Quelle mobilisation pourrons-nous créer pour soutenir des gens qui vivent loin des Français alors qu'ils se recentrent actuellement sur une solidarité de proximité ?

 

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