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« Dans la jungle de l'industrie caritative » : le doc choc ?

Société .

Publié le 19 décembre 2012

Enième documentaire sur l'utilisation des fonds collectés par les ONG, énième titre raccoleur, énième dénonciation d'associations d'escrocs qui « bernent » les donateurs... La semaine dernière sur Arte, « Dans la jungle de l'industrie caritative », production franco-allemande (à revoir ici), a servi les mêmes serpents de mer, « gloubi-boulga » de clichés sur le secteur : manque de transparence, de contrôle, arnaques, brebis gâleuses, etc...

Si la question des « primes » indécentes offertes par certaines associations, celle de la « surmaketingisation » rampante du secteur ou du « traçage » des dons réalisés à l'international, sont, légitimement, soulevées dans le documentaire, le film reste, pour l'essentiel, extrêmement caricatural quand il se penche sur la question du réinvestissement des dons dans les dépenses d'investissement, les frais de fonctionnement ou de communication. Mais aussi quand il aborde les agences de communication qui surfent sur un marché (forcément) juteux ou « l'abus de confiance » de certains mailings.

Heureusement, Michel de Virville, de la Cour des comptes, intervient pour expliquer que la grande majorité des associations fait bien son boulot. Mais que valent ces quelques secondes de parole face aux shémas de Sylvie Brunel, ancienne présidente d'Action contre la faim, estimant que l'argent qui va vraiment sur le terrain qui est « de plus en plus limité. [...] Qui en profite ? Les sociétés de marketing ! », ou qui dénonce la concurrence accrue entre les ONG et leur « bureaucratisation » ? Dans ce dispositif à charge, que valent alors les mots rassurants face aux images du président du Comité de la charte, pris au dépourvu devant une lettre indiquant qu'un directeur d'association membre du Comité aurait détourné des dons pour se payer des vacances ?

Ce documentaire – plus digne de M6 que de Arte – a cependant au moins un intérêt : rappeler aux associations que c'est à elle de se poser les vraies questions pour, la prochaine fois, mieux y répondre.

 

Illustration : ©Arte

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