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Edito. De l'autre côté du miroir...

Philanthropie .

Publié le 20 mai 2021

Notre prochaine newsletter sortira alors que nous serons, espérons-le, attablés devant un apéro en terrasse. Que nous aurons été nous faire une toile, une pièce de théâtre, un musée... Un goût de retour à la normale dans la bouche et dans la tête, l'espoir que c'est "pour de bon" chevillé au corps, tout en ayant le sentiment que pendant que nous étions un peu à l'arrêt le monde a changé. Que nous sommes un peu passés de l'autre côté du miroir, un monde où nombre de choses qui flottaient dans l'air se sont définitivement ancrées. Comme le floutage des lignes entre non profit et for profit...

Il suffit par exemple de regarder une page de pub sur les grandes chaines de télé pour se rendre compte à quel point le discours des entreprises a basculé. A quel point le petit jeu "devine qui est l'annonceur" peut apporter bien des surprises quand le spot a commencé sur le ton de la main tendue, de la solidarité, des valeurs... autrefois réservé aux associations. Ce n'est pas nouveau certes, mais l'année écoulée a généralisé le mouvement. Avec des actes qui dépassent les discours. La campagne lancée par la "néobanque" et "entreprise à mission" canB (voir plus bas notre article), l'illustre parfaitement en parlant lutte contre la précarité, carte bancaire et grande consommation dans le même visuel. Tout comme le spot lancé par Unilever pour son nouveau déodorant "inclusif" (marque Sure aux USA, Rexona en France), adapté dans sa conception ergonomique à divers handicaps moteurs (un spot littéralement "uppercut" à voir et décoder ici, sur le site d'Influencia). 

Pendant ce temps-là, la Croix-Rouge rend sexy ses boutiques de vêtements de seconde main en leur créant une enseigne, "Chez Henry", assortie d'un logo "pop et coloré" signé d'une grande agence de design (en savoir plus sur l'ADN), et s'ancre ainsi pleinement dans les codes marchands. La question du floutage est dépassée quand chacun passe un peu de l'autre côté du miroir. Et cela invite à bien se regarder en face pour savoir, quel visage on va devoir, ou vouloir, se dessiner.

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