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ENTRE AMBITIONS ET POLEMIQUE, L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR AUX PRISES AVEC SON FINANCEMENT

Communication .

Publié le 27 mars 2019

 Quinzaine chargée pour l'enseignement supérieur, entre polémique sur la "licence BNP Paribas" en France, scandale du "Varsity Blues" aux USA mais aussi annonces de nouvelles campagnes. Tour d'horizon.

Alors que se tenait, la semaine dernière, la 14ème conférence annuelle pour l’enseignement supérieur, la recherche et la santé de l’AFF qui s'intéressait plus précisément lors de la plénière aux modèles économiques de l'enseignement supérieur. Que se tenait aussi, presque en même temps, la Conférence Annuelle des Présidents d'Universités (voir ici le compte rendu de L'Etudiant) qui se penchait sur le sujet récurrent de l'autonomie de ces universités, et notamment du financement par le mécénat. Bref, tandis que fundraisers et Présidents cogitaient sur des modèles d'avenir, deux polémiques sont venues nourrir le débat quant aux limites de ces modèles.

Aux USA, c'est le scandale "Varsity Blues" qui a secoué la sphère. La sombre histoire d'une fondation écran, la Key Worldwide Foundation, supposée venir en aide à des enfants en difficultés, qui aurait permis à des parents de financer l'admission de leurs rejetons dans des universités, soit en leur obtenant des places au titres des places réservés aux sportifs de haut niveau (corruption des coaches sportifs en charge des recrutement), soit en permettant à de bons élèves de passer les tests d'entrée à la place de leurs enfants (corruption des superviseurs des tests). Plus de 25 millions de dollars (bénéficiant de déductions fiscales) auraient ainsi été engagés dans le schéma frauduleux qui concernait 11 universités (dont Yale, Harvard ou Stanford) et probablement 750 familles selon l'enquête en cours. Une affaire de corruption qui teinte surtout tout le secteur et a amené un Sénateur à formuler derechef une proposition de loi visant à supprimer la déduction fiscale pour les contributions faites à l'école à laquelle un des enfants du donateur est inscrit ou sera inscrit...

En France, pas de scandale mais un débat : celui de la "School of Positive Impact", un programme de licence transverse original (alliance de sciences dures et de sciences molles, dans une logique d'impact sociétal positif et de développement durable) visant à former les jeunes de demain. Lancée en décembre dans une relative indifférence, ce programme – dont le contenu semble plutôt prometteur et en phase avec l'époque – est revenu sur le devant de la scène depuis un mois suite à l'adoption officielle, fin février, du projet par le regroupement universitaire PSL (comptant dans ses rangs l’université Paris-Dauphine, l’Ecole normale supérieure Paris, l’Observatoire de Paris…).

En cause dans les articles à charge ? Le fait que la licence est financée grâce au soutien d'un mécène unique, BNP Paribas, à hauteur de 8 millions d'euros sur 5 ans. Une première dans le paysage français qui a soulevé nombre de questions sur le greenwashing que s'offrirait ainsi la banque, la privatisation de l'enseignement public, ou encore la pérennité du programme dépendant d'un seul soutien (voir par exemple cet article de Libération). Du côté de PSL, on plaide parfois la maladresse, notamment au regard de la video de lancement où s'expriment conjointement les Présidents de PSL et de BNP Paribas. On réaffirme que la banque n'aura aucun pouvoir sur le contenu des enseignements, ou que d'autres mécénes seront bientôt sollicités. Mais le mal est-il fait pour toute autre initiative innovante qui s'appuirait sur du mécénat d'entreprise ? Pour l'extension du modèle de la chaire aux formations initiales ?

Loin de ces débats - et pourtant dans leur bruit médiatique ? - deux établissements lancaient aussi cette quinzaine leurs campagnes. Paris Dauphine d'abord, qui – à l'occasion de ses 50 ans et d'une prestigieuse soirée - dévoilait un nouveau logo (sans son historique dauphin) et sa campagne de développement qui vise une collecte de 50 M€ d'ici 2024 et aurait déjà rassemblé 12M€ dans sa phase silencieuse. Au menu, l'extension du campus, des chaires de recherche, le déploiement de son incubateur de startup, des bourses, etc. (voir sur le site de la Fondation les grands axes de la campagne).

Plus ciblé dans ses sujets, avec une ambition de 6M€ sur 3 ans (dont un tiers aurait déjà été rassemblé), l'Université Catholique de Lyon dévoilait quant à elle mi-mars sa 3ème campagne visant à financer 19 projets innovants autour de la thématique : "Osons la confluence entre humanisme et innovation" avec un site dédié osonslaconfluence.fr. Une série de projet faisant une large place aux programmes à dimension solidaire ou éthique, dans une logique de transversalité. Pas si loin peut-être des nouvelles trames d'enseignement que veut développer la licence "impact positif" de PSL...

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