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Haïti : le nouveau « Tsunami » ?

Société .

Publié le 18 janvier 2012

On se souvient de la polémique qui avait accompagné le flou sur l’affectation des dons pour le tsunami après un rapport fracassant de la Cour des comptes. Deux ans après le séisme en Haïti, qui avait mobilisé une solidarité planétaire comparable, voire supérieure, à celle faisant suite à la catastrophe en Asie du Sud Est (3 milliards de dollars de fonds privés ont été donnés dans le monde, dont 1,4 milliards par les Américains), les ONG et associations collectrices ont quelques raisons de craindre qu’éclose un scandale de dimension internationale.

Car sur l’île, on attend toujours les preuves tangibles d’une véritable reconstruction. « Mais où diable est passé l’argent de la reconstruction ? », s’est interrogé le site américain CounterPunch, dans un article traduit par Courrier International, qui raconte que les Haïtiens ont peu vu la couleur des dons qui leur ont été faits. Même constat désespérant du Monde : « Une partie des fonds n'est jamais arrivée en Haïti. C'est le cas du tiers de la première enveloppe de 379 millions de dollars débloqués par les Etats-Unis, qui a servi à couvrir les frais des milliers de militaires envoyés ici après le séisme ». Le quotidien du soir dresse un bilan inquiétant : la forte présence des humanitaires sur le terrain a transformé Haïti « en une "république des ONG", qui ont pris en charge des pans entiers de l'action étatique, sans coordination. Et parfois sans transparence. Un exemple parmi d'autres : au 30 septembre 2011, la Croix-Rouge n'avait dépensé que 48 % des fonds (1,28 milliard de dollars au total) qu'elle a reçus après le séisme ».

Vrai gâchis ou occasion manquée ? Pierre Salignon, directeur de l’action humanitaire à Médecins du Monde, publie une intéressante tribune sur Youphil : « Si on a pu penser qu’en Haïti, comme au Japon en 2011, le séisme pouvait représenter une opportunité, aussi tragique soit-elle, pour changer le cours de l’histoire d’un des pays les plus pauvres du monde, et imaginer de le reconstruire "en mieux", comme le suggérait début 2010 l’ancien Président Bill Clinton, force est de constater qu’on en est aujourd’hui encore loin ».

 

Illustration : ©RadioWebmobile

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