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Les présidentiables face aux associations : pas touche aux dons !

Société .

Publié le 28 mars 2012

A l’invitation de la CPCA (Conférence Permanente des Coordinations Associatives), samedi dernier, cinq candidats à la présidentielle sont intervenus devant plusieurs centaines d’acteurs associatifs dans les ateliers Christofle, à Saint-Denis (93) : François Bayrou, François Hollande, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon et Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), porte-parole de Nicolas Sarkozy, seul candidat interpellé à ne pas s’être rendu en personne au rendez-vous.

Les candidats ont abordé trois grandes thématiques : l’engagement, le financement, et le dialogue entre l’Etat et la société civile. Sans surprise, le financement des associations a été le sujet le plus épineux de la rencontre. Et pour cause : le collectif des associations citoyennes, qui lance une campagne « Pour un printemps des associations citoyennes » à partir du 1er avril, rappelle que les subventions de l’Etat ont baissé en moyenne de 35 % sous le mandat de Nicolas Sarkozy, tandis que les associations ont perdu 26 000 emplois en 2010.

Sous les huées, NKM a affirmé qu’« il n’y a pas de désengagement de l’Etat », avançant que la défiscalisation des dons coûtait cher à l’Etat. Et de prier les associations françaises d’aller voir de plus près ce que vivaient… leurs homologues grecques ! « Toutes les promesses d’augmentation de postes, d’augmentation de financement, aucune de ces promesses ne sera honorée », a sombrement prophétisé François Bayrou pour qui l’économie sociale et solidaire est néanmoins « un des points vitaux du modèle de société qui est en train de naître ».

François Hollande s’est engagé à « sécuriser » et « stabiliser » le financement des associations. Comme Joly, Bayrou et Mélenchon, il a annoncé qu’il faudrait « revoir » la « circulaire Fillon » qui instaure l’appel d’offres comme mode privilégié de financement public des associations en lieu et place des subventions directes. Seule NKM est restée sur les positions de la circulaire : « A partir du moment où les associations sont en concurrence, on les mets en responsabilité, du coup, elles ne sont pas critiquables », a-t-elle fait valoir, avant de fustiger « le système opaque » où « on s’organise entre soi ».

A droite comme à gauche, la fiscalité sur les dons permettant au contribuable donateur de réduire de ses impôts les deux tiers du montant de son don (voire les trois quart, pour les personnes assujetties à l’ISF) a fait consensus : « C’est une niche fiscale mais avec une utilité sociale », a estimé Eva Joly qui propose « d’encourager la générosité par des campagnes et des spots de pub »« Nous devons garder la spécificité du financement par les dons aux associations », a ajouté François Hollande, qui dit néanmoins vouloir « privilégier l’accès direct au financement » via la subvention. C’est la droite qui entend développer le plus le recours aux dons : « Ma priorité sera de relancer le mécénat, encore peu développé malgré nos efforts en France et qui m’apparaît comme une clé du développement associatif dans les années à venir », a indiqué Nicolas Sarkozy au bimensuel Juris Associations daté du 15 mars et dédié aux élections présidentielles. Un excellent numéro à lire par tous les fundraisers qui voudraient y voir clair dans l’élection à venir !

Illustration : ©LemouvementAssociatif

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