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QUELLE(S) STRATEGIE(S) DE GENEROSITE ?

Philanthropie .

Publié le 23 janvier 2020

Donner beaucoup n'est pas toujours aisé ! Une fois prise la décision d'un engagement philanthropique, combien donner ? A qui ? A quel terme ? Via quel véhicule ? "Vers la philanthropie stratégique", publié le 15 janvier aux Editions Odile Jacob, offre une plongée "à la française" dans les grandes questions qui peuvent orienter l'action philanthropique.

 

C'est en 2010 que le projet commence à voir le jour. Anne-Claire Pache, aujourd'hui Professeur titulaire de la Chaire Philanthropie de l'ESSEC, rencontre Peter Frumkin, désormais titulaire de la Mindy and Andrew Heyer Chair in Social Policy à l’Université de Pennsylvanie.  Il vient alors de publier "The Essence of Strategic Giving" (Ed. Université de Chicago), version orientée vers l'action de son ouvrage de référence sorti en 2006 : "Strategic Giving : The Art and Science of Philanthropy". Ou la stratégie appliquée à la philanthropie. 

 

L'ouvrage propose un modèle afin d'aider les philanthropes à mettre en œuvre leur générosité grâce à cinq grandes questions. Comment souhaitent-ils contribuer à l’intérêt général ? Comment peuvent-ils intervenir pour y arriver ? Quel style veulent-ils donner à leur philanthropie ? Dans quel horizon temporel souhaitent-ils s’inscrire ? Avec quel véhicule philanthropique ? Peu à peu, l'idée de traduire cet ouvrage, ou plutôt d'en proposer une adaptation résonnant avec le contexte français, voit le jour. Et c'est en 2019, entre critiques envers la grande philanthropie suite à l'incendie de Notre-Dame et menaces sur la fiscalité du mécénat, qu'elle est menée à bien.

 

Sorti la semaine dernière, "Vers une philanthropie stratégique" – cosigné de Peter Frumkin, Anne-Claire Pache et Arthur Gautier, Directeur exécutif de la Chaire Philanthropie de l'ESSEC – aborde les cinq mêmes grandes dimensions que l'ouvrage de Frumkin, mais prend en compte les spécificités hexagonales (notamment en matière de véhicules juridiques, de discrétion des philanthropes ou de types d'interaction avec les acteurs publics) et donne la parole à des philanthropes français dans de nombreux exemples pratiques. Un "prisme de la philanthropie" (voir graphe ci-dessous), résume les cinq dimensions à creuser et à mettre en cohérence pour qui souhaite rendre son engagement utile et efficace.

Par où aborder cette équation à 5 inconnues ? "Il n'y a pas forcément d'ordre, le livre ne propose pas un chemin unique, même si selon moi la question de la valeur est la première qu'il faut se poser : le point de rencontre entre l'intérêt général – les besoins – et les centres d'intérêt, les déclencheurs émotionnels du philanthrope, estime Arthur Gautier. Pour le reste, c'est un processus assez itératif, même si certaines dimensions sont plus difficiles à changer a posteriori, le véhicule juridique par exemple".

 

Face à la notion critiquée de "philanthrocapitalisme" utilisée pour qualifier des philanthropes contemporains en quête d'impact et usant de méthodes entrepreneuriales, l'ouvrage propose une version alternative, plus diversifiée où plusieurs approches stratégiques peuvent émerger. Un guide pour se questionner et décider plus sereinement de la manière dont on souhaite s'engager en philanthropie – ou aider à s'engager si l'on est fundraiser ou conseiller philanthropique – et non une préconisation sur la bonne manière d'agir. Avec en fil d'Ariane les idées de cohérence, et de responsabilité envers les bénéficiaires et la société dans son ensemble.

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