La torpeur estivale, les vacances pour les fundraisers et les donateurs… L’été n’est décidément pas un bon mois pour les dons : « On est beaucoup plus généreux quand il fait froid et qu’il pleut. Entre décembre et février, on a un sentiment de fragilité des personnes qui nous entourent qui incite à aider », explique Antoine Vaccaro, président du Cerphi, dans un intéressant article consacré à la saisonnalité des dons publié dans le magazine La Vie. Le journal rappelle au passage que « d’après une étude publiée en novembre 2016 par France Générosités […] la générosité des Français reste très concentrée sur la fin d’année : pas moins de 41% des dons sont faits sur le dernier trimestre, dont la moitié sur le mois de décembre ».
Alors, comment faire pour réveiller les consciences qui bullent à la mer ? Emmaüs a lancé, le 10 juillet, une campagne très émouvante pour venir en aide aux réfugiés et a eu la bonne idée de se servir du contexte estival pour interpeller. Le spot (à découvrir ici) présente ainsi une plage où d’heureux vacanciers profitent du soleil. Puis la caméra dézoome, et ce sont des linceuls qui apparaissent, laissant deviner des dizaines et des dizaines de corps – les migrants noyés dans la Méditerranée. « L’horreur ne prend jamais de vacances », conclut le spot.
Vacances ou pas, l’horreur a en tout cas continué sur la mer, avec le groupuscule d’extrême droite Génération identitaire qui, après avoir collecté plus de 80 000 euros lors d’un ignoble crowdfunding (nous en parlions ici), a envoyé un bateau repousser des migrants. « Ni la fermeture de leur compte par le Crédit Mutuel, ni le gel de leur cagnotte par PayPal n'aura eu raison de leur projet. Génération Identitaire est finalement parvenu à financer et louer un navire avec pour objectif d'entraver le sauvetage de migrants en Méditerranée », raconte l’Express.
Illustration : © France Inter
