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UN COUP AU MORAL

Cadre juridique et fiscal .

Publié le 20 juin 2018

Alors qu'une étude Recherches & Solidarités jauge le moral des dirigeants associatifs, les premiers bilans de la collecte IFI et les incertitudes fiscales de l'année pèsent sur les perspectives des structures appelant à la générosité du public. Revue d'humeurs.

Rien à faire. La campagne de collecte liée à l'IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) s'est terminée le vendredi 15 juin sur des constats sans appel : -50%, -60%, -70% selon les fondations consultées. "Les chiffres ne sont pas encore officiels, ni consolidés, mais il semble que nous soyons sur des baisses bien supérieures aux projections, qui étaient plutôt de l'ordre de -40%, estime Nolwenn Poupon, responsable de la communication et des études chez France générosités. Sur les 270M€ de dons que générait l'ISF en 2017, nous estimons que la perte sur IFI cette année devrait être de l’ordre de 130M€ de dons".

Les cris d'alerte médiatiques lancés par divers collecteurs dans la dernière ligne droite n'auront probablement pas changé grand-chose. Et la question qui reste est : le ressort est-il cassé ou ne s'agit-il que d'une baisse conjoncturelle liée à l'intronisation du système et aux incertitudes des assujettis sur les montants à payer ? Au mieux, probablement un peu des deux. Mais la baisse du nombre de contribuables (350.000 pour l'ISF vs 150.000 pour l'IFI) et la nature de l'assiette concernée (immobilière donc peu liquide) laissent à penser que les beaux jours introduits pour les fondations et associations concernées par la loi TEPA de 2007 pourraient bel et bien être terminés.

Certains se prennent à espérer un possible report vers des dons de fin d'année, déductibles de l'Impôt sur le Revenu. "Je n'y crois pas vraiment, reprend Nolwenn Poupon. D'abord parce que les donateurs ISF donnaient souvent aussi à l'IR, ceux-là ne feront pas forcément de report. Aussi parce que cette année est un summum d'incertitude fiscale". Hausse de la CSG qui a impacté le revenu disponible des retraités en début d'année, IFI à mi-parcours, et ombre du passage au prélèvement de l'impôt à la source en fin d'année : les motifs d'inquiétude se cumulent. Chez les organisations qui collectent auprès du public en tous cas. Car sur l'ensemble du milieu associatif, l'ampleur de ces inquiétudes ne semble pas forcément partagée.

Selon le baromètre "Le Moral des Responsables Associatifs" tout juste publié par Recherches & Solidarités : 67% d'entre eux jugent la situation de leur structure satisfaisante et 54% estiment qu'ils sont dans une situation financière "bonne ou très bonne". Ce qui laisse tout de même 46% d'inquiets contre 41% l'an passé. Mais ces résultats cachent peut-être une bien plus dure réalité note l'étude : "la proportion des associations en grande difficulté est passée de plus de 7% (environ 90 000) à moins de 5% (65 000). Personne ne croira que ces associations en souffrance ont vécu un petit miracle qui les a fait soudain sortir de cette zone dangereuse".

"L’hypothèse la plus probable, poursuit le document, est que nombre d’entre elles n’ont pas survécu : environ 25 000. Ce qui conduirait, pour la première fois, à une quasi-stagnation du nombre d’associations en France". Une hypothèse qui inviterait à revoir la part en hausse de dirigeants confiants pour l'avenir (59% contre 57% l'an dernier) : les plus pessimistes n'étant plus là pour en parler, la proportion des optimistes s'en trouve mécaniquement remontée…

Téléchargez ici le baromètre "Moral des Responsables Associatifs en 2018".

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