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Générosité 2020 : entre érosion et mutations ?

Philanthropie .

Publié le 15 octobre 2020

C'est devenu un rituel d'automne. Pour la troisième année, le site de cagnottes Leetchi sort son Observatoire national et régional des générosités, réalisé par Odoxa en partenariat avec France Bleu et Le Parisien. L'observatoire fait couler de l'encre aux quatre coins de la France en attirant l'attention sur les générosités régionales, l'Ile de France étant comme l'an passé en tête du don moyen, devant l'Occitanie et les Hauts de France (les régions PACA et Centre Val de Loire complétaient le trio en 2019). Mais au-delà de ces résultats régionaux, ce baromètre sondant 3000 français (questionnaire en ligne réalisé début septembre) soulève surtout des signaux tendus pour la seconde année consécutive avec le constat d'une baisse du don moyen national : 213€ donnés indifféremment à des associations, fondations, projets ou directement à des personnes en difficulté (proches ou inconnus) soit 12€ de moins qu’en 2019, et 33€ de moins qu'en septembre 2018… La part des français donateurs reste en revanche stable en 2020 vs 2019.

A noter toutefois, un intéressant déplacement générationnel de la générosité. Les plus jeunes signent en effet une forte progression de leurs montants de dons : +60€ en moyenne chez les 18-24 ans (228€ contre 168€ l'an dernier) et +51€ chez les 25-34 ans (221€ vs 171€). Cette tendance à la hausse est aussi à l'œuvre chez les foyers aux plus bas revenus (inférieur à 1500€ mensuels) qui ont en moyenne donné 23€ de plus cette année, soit 149€. En revanche les français plus traditionnellement donateurs s'essoufflent : -26€ annuels pour les 65 ans et plus (268€ contre 290€ en 2019) et -56€ pour les 50-64 ans (162€, plus bas don moyen de 2020, contre 218€ l'an dernier). Et les foyers aux revenus les plus élevés (supérieur à 3500€ mensuels), s'ils conservent le don moyen le plus important (301€) l'ont vu baisser de 83€ en un an.

Autre tendance qui semble émerger : le recentrage sur la générosité envers les proches. Les associations et fondations restent les premières bénéficiaires des dons (39% des sondés leur donnent au moins une fois par an) devant les proches en difficulté (34%) et les personnes inconnues en difficulté (26%). Mais les dons à leur intention s'érodent (2 point de moins qu'en 2019) alors que les dons directs aux personnes en difficulté restent stables. Et 66% (+15 points vs 2019) des sondés déclarent que, dans les années qui viennent, ils privilégieront les dons à des personnes en difficulté de leur entourage devant les dons à des associations locales (47%) ou à une cause ciblée (46%). De la même manière, 44% des Français estiment qu'ils feront probablement plus, dans les années qui viennent, des dons à des personnes plutôt qu’à des organismes (+5 points vs 2019).

Concernant enfin la crise sanitaire, 8% des français affirment avoir réalisé un don spécifiquement lié à l’épidémie de Covid-19 (avec un engagement particulier des 18-24 ans : 12% de donateurs Covid). Les causes concernées sont avant les hôpitaux et le personnel soignant (38%), devant la recherche médicale (23%) suivie de l’aide aux personnes en situation de précarité (21%), du soutien aux personnes en difficulté de son entourage (11%) et enfin, sujet nouveau, de l’aide aux commerçants en difficulté (7%).

Pour consulter l'intégralité de l'étude, rendez-vous ici.

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