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IMPACT INVESTING. DES CONTRATS À IMPACT SOCIAL POUR SAUVER LES RHINOCÉROS ?

Société .

Publié le 29 août 2019

Dix ans après leur lancement, les "impact bonds" font leur apparition dans le secteur de la protection des espèces, avec l'ambition  de lever 50 millions de dollars pour la sauvegarde des rhinocéros noirs.

Nés en 2010 au Royaume-Uni pour financer des méthodes alternatives de réinsertion sociale des prisonniers, les Social Impact Bonds (SIB) promettaient de renouveler les perspectives du financement de l'innovation sociale. Leur but : déplacer le risque des opérateurs sociaux (États ou associations) vers des investisseurs privés (fonds d'impact investing, fondations, philanthropes...) remboursés – ou pas – avec un taux d'intérêt croissant selon l'efficacité du programme, évaluée par des structures indépendantes. Depuis, le modèle a gagné la planète, traitant de sujets nationaux ou internationaux (avec les Development Impact Bonds lancés en 2012). Ils seraient 120 à 140 aujourd'hui (selon les sources), surtout aux États-Unis et au Royaume-Uni, mais aussi en Europe : Belgique, Portugal... et France, où ils sont apparus en 2016.

Aujourd'hui, le mécanisme gagne un nouveau secteur : celui de la protection des espèces, avec le lancement au Royaume-Uni d'un "rhino-bond" afin de doper les programmes de conservation des rhinocéros noirs. Alors que la population mondiale de l'espèce est passée de 65.000 rhinocéros noirs dans les années 70 à seulement 5 500 aujourd'hui, largement en raison du braconnage pour la corne de l'animal, ce partenariat initié par la Zoological Society of London et monté par Conservation Capital, inclut la Banque Mondiale, la Royal Foundation, le Crédit Suisse ou encore UBS... Il entend mobiliser, à partir de 2020, près de 50 M$ pour un programme pilote à cinq ans et sur cinq sites en Afrique du Sud et en Tanzanie (ces sites regroupant 12% de la population mondiale de rhinocéros noirs) avec pour objectif de permettre une croissance de 10% du nombre d'animaux sur la planète.)

À l'issue des cinq ans du contrat, des évaluateurs indépendants prendront la mesure de la réussite ou non du programme qui conditionnera la hauteur du remboursement et des intérêts des investisseurs. Et peut-être l'ouverture de programmes pour d'autres espèces.

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