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Revue de détails (pas si anodins) du 27 mai 2022

Philanthropie .

Publié le 31 mai 2022

L’argent est le nerf de la guerre. Ce proverbe cité par Cicéron est suivi à la lettre par les donateurs qui souhaitent venir en aide à l’Ukraine. L’appel au don lancé par le Disasters Emergency Committee au Royaume-Uni est parvenu à lever entre le 3 et le 10 mars près de 62 millions de livres sterling. Jamais une cause n’était parvenue à amasser autant d’argent en une semaine, selon le Livre Guinness des Records qui va inscrire cet exploit dans sa prochaine édition.
Le conflit n’étant pas près de s’arrêter, les besoins de l’Ukraine vont continuer de croître semaine après semaine. Le président Volodymyr Zelensky le répète sans cesse. Fort de ce triste constat, l’ancien acteur vient de créer un site sur la Toile, baptisé United 24, pour recevoir les dons des particuliers. En quelques clics, un internaute peut ainsi apporter une contribution pour acheter des armes et des équipements de déminage, acquérir de l’aide médicale ou financer la future reconstruction du pays. Les dons peuvent être payés par carte de crédit, grâce à un versement bancaire ou en cryptomonnaie. L’argent, même virtuel est toujours le bienvenu…
 
 
L’union fait la force... jusqu’à un certain point. Les musées et les marques sont de plus en plus nombreux à collaborer pour créer et commercialiser des articles « cobrandés ». Le 2 mai, le Muséum national d’Histoire naturelle a sorti trois bougies parfumées avec Carrière Frères. Ces mariages de raison… et d’argent se multiplient. Swatch avec le Centre Pompidou, Uniqlo avec le musée du Louvre, Nike avec le MOMA, Louis Vuitton avec le Brooklyn Museum… Les exemples ne manquent pas. La culture et la mode ont toujours uni leurs destinées. Chanel n’a-t-il pas organisé des défilés au Grand Palais, Louis Vuitton au Louvre et… H&M au Musée des Arts Décoratifs ? Ces collaborations peuvent toutefois prêter à confusion. Takashi Murakami a été au cœur d’une controverse en 2007 lorsqu’il a ouvert une boutique éphémère en plein milieu de son exposition au MOCA de Los Angeles pour vendre les sacs qu’il avait dessinés avec Vuitton. Les musées ne doivent pas se transformer en grands magasins. Collaboration ne doit pas rimer avec commercialisation à outrance.
 
 
Des cryptos contre le cancer. La Fondation Toulouse Cancer Santé s’est associée avec la plateforme de dons en cryptomonnaies cryptoDePhi afin de pouvoir recevoir des dons en bitcoin ou en ether, les deux jetons non fongibles les plus utilisés dans le monde.
Aux Etats-Unis, les dons en crypto ont atteint 70 millions de dollars l’an dernier contre à peine 4,2 millions un an plus tôt, selon le Giving Block Annual Report. Plus de 300 millions de personnes détiennent aujourd’hui ces devises à la fois virtuelles mais ô combien réelles. 45% de ces particuliers versent au moins 1000 dollars par an à des ONG. La Fondation Toulouse Cancer Santé a bien compris qu’elle ne devait pas tourner le dos à une telle source de financement.
 
 
Collecter des dons sur Instagram, c’est désormais possible… Meta, la maison-mère de Facebook, WhatsApp et Instagram, vient d’ajouter une fonction sur son réseau de partage de photos et de vidéos qui devrait ravir les structures d’intérêt général.
Les particuliers pouvaient déjà faire des dons sur Instagram grâce au bouton « Faire un don » présent sur les comptes de certaines associations et fondations. Depuis 2020, cette application propose le « sticker don » sur les stories afin que les internautes puissent mobiliser leur entourage pour collecter des dons pour l’ONG de leur choix. La plateforme permet aujourd’hui à ses 1,1… milliard d’utilisateurs  de soutenir une cause qui leur tient à cœur grâce à la nouvelle option « Ajouter une collecte de fonds ». Pour ce faire, la personne doit simplement créer une publication et au moment d’écrire le texte accompagnant, sélectionner le bouton « Ajouter une collecte de fonds » qui se trouve juste en dessous de l’option « Ajouter un lieu ». Sa collecte sera alors ouverte pour une durée de 30 jours. Élémentaire mon cher Instagrameur…
 
 
Un monde virtuel de plus en plus réel pour les entreprises. Une étude réalisée par Sortlist auprès de 200 sociétés européennes déjà présentes dans le métavers montre que 55% d’entre elles jugent qu’investir dans cet univers virtuel et immersif représente un risque qui en vaut la peine. Elles sont encore plus nombreuses (68%) à penser que le métavers prendra son essor dans les cinq prochaines années et 52% des répondants estiment que les utilisateurs sont prêts à entrer dans ce monde parallèle.
Certains groupes commencent à lancer des expériences innovantes dans ce domaine. Trois mois après avoir acheté un terrain virtuel dans le métavers The Sandbox, Carrefour vient ainsi de dévoiler son campus virtuel. Le distributeur y a même organisé des sessions de recrutement auxquelles a participé son grand patron, Alexandre Bompard. Les structures d’intérêt général devraient tenter d’entrer dans ce nouveau monde comme l’explique cet article en anglais. Les premiers sont souvent ceux qui récoltent les plus beaux fruits. A bon entendeur…
 
 
Vaste question... « Quel rôle et quelle place pour la philanthropie dans une démocratie aujourd'hui ? » : le titre du nouveau rapport de Terra Nova se structure autour de quatre grandes parties. La première dresse des constats de la situation actuelle et comprend des mises en perspective. La seconde décrit la philanthropie en France et la suivante détaille sa place et sa valeur ajoutée ainsi que la manière dont l’Etat l’encadre, la limite ou l’encourage. Le quatrième chapitre énumère, quant à lui, les propositions de Terra Nova pour améliorer la place de la philanthropie dans notre société. Pour accéder à ce rapport de 55 pages, cliquez sur ce lien : https://tnova.fr/democratie/politique-institutions/quel-role-et-quelle-place-pour-la-philanthropie-dans-une-democratie-aujourdhui/.
 
 
La chute se poursuivra-t-elle cette année ? Le Baromètre 2022 sur la générosité des Français établi par la Fondation des Apprentis d’Auteuil confirme une tendance inquiétante. Les dons de nos compatriotes continuent de diminuer, en volume et en valeur, année après année. En 2021, 48% des Français ont réalisé au moins un don. Ils étaient 49% en 2020 et 51% l’année précédente. Le montant du don moyen est, quant à lui, passé de 395 à… 274 euros en un an. Pour les hauts revenus, le même phénomène se produit avec une baisse de pratiquement 300 euros passant de 2463 euros en 2020 à 2 191 euros en 2021 l’an dernier.
La guerre en Ukraine a changé un peu cette donne. Lors du premier trimestre de l’exercice en cours, 29% des Français ont réalisé un don d’argent à des associations ou à des fondations, un chiffre en hausse de 4 points par rapport à la même période de 2021. Parmi les plus riches, 63% ont fait des dons de janvier à mars 2022 contre seulement 51% un an plus tôt.
Ce regain de générosité ne devrait pas avoir trop d’impact lors des neufs prochains mois. Les intentions de dons pour le reste de l’année restent en effet stables pour l’ensemble des Français à 50%. Chez les hauts revenus, ce pourcentage est même monté de 5% en un an pour 82% en mars 2022. Parfois, les crises ont du bon.
 

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