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Revue de détails (pas si anodins) du 28 avril 2022

Philanthropie .

Publié le 02 mai 2022

A votre bon cœur, mesdames et messieurs les électeurs… Le premier tour de l’élection présidentielle a douché les espoirs et vidé les caisses de nombreux partis politiques. Les Verts et les Républicains se sont retrouvés tout particulièrement en difficulté car leurs scores, inférieurs à la barre fatidique des 5%, ne leur permettent pas d’être remboursés de leurs frais de campagne. Dès le lendemain du scrutin, Valérie Pécresse et Yannick Jadot ont donc lancé des appels aux dons pour renflouer leurs comptes bancaires désespérément vides. Endettée personnellement à hauteur de 5 M€ d’euros (son parti qui a déjà une dette de près de 17 M€ n’avait pas les capacités d’emprunter pour cette campagne), la présidente du conseil régional d’Ile-de-France est dans une situation particulièrement précaire. Pour trouver des liquidités, elle a ainsi demandé l’aide de tous ceux qui sont « attachés au pluralisme ». Un des premiers à avoir répondu à sa requête est… Jean Lassalle. Sur un tweet, le candidat qui a obtenu 3,13% des voix s’est pris en photo pendant qu’il signait des chèques à ses rivaux du LR, EELV et PS en soulignant « qu’on a souvent besoin d’un plus petit que soi  ».
Cette générosité, au-delà du simple pied de nez politique, pourra aussi aider le député des Pyrénées-Atlantiques à réduire ses impôts. Les dons aux partis et aux candidats donnent en effet droit à une réduction fiscale sous certaines conditions. Pour plus de détail, cliquez ici. Les appels de Valérie Pécresse et Yannick Jadot ont, semble-t-il, été entendus. Une semaine après avoir lancé leur « bouteille à le mer », les écolos avaient déjà récolté plus de 1,2 M€ d’euros et les Républicains 1,4 M€. Certains électeurs préfèrent dépenser quelques sous plutôt que mettre un bulletin dans l’urne…
 
Unis pour le meilleur et le… meilleur. La seizième édition de l’Atelier des Fondations, qui a réuni du 6 au 8 avril plus de 180 personnes au bord du lac d’Annecy, restera dans les annales. Pour la première fois, des membres d’autres organisations collectives dont l’AFF, France générosités, l’ADMICAL, le Mouvement associatif ainsi qu’Esprit de famille et IDEAS ont participé à ce rassemblement organisé par le Centre Français des Fondations (CFF). Ces acteurs de la philanthropie ont profité de cet événement pour afficher leur alliance en s’engageant dans une coalition. La coalition générosité (c’est son nom) s’est donnée pour mission de porter un plaidoyer commun du secteur afin de faire reconnaître l’utilité du secteur non lucratif dans l’espace public. « Je suis certain que cette alliance marquera l’histoire de la philanthropie », s’est réjoui, dans une tribune, François Charhon, le président d’honneur du CFF. L’union fait la force.
 
Pourquoi se cantonner à la France ? Certains chiffres font rêver. En juin 2021, Sciences Po a reçu un don de 25 M$ étalé sur dix ans de l’institut américain McCourt. Cette somme plus que rondelette montre l’intérêt que les fondations de l’enseignement supérieur français peuvent susciter auprès des « Grands Do » étrangers. Rares pourtant sont les acteurs de l’ESR qui cherchent à récolter des fonds à l’international. Un atelier centré sur cette question s’est tenu durant la 16ème Conférence de fundraising pour l’ESR que l’AFF a organisé les 8 et 9 mars dernier.
Marie Caillat, la responsable de la philanthropie internationale à la Fondation de France et Domitille Marchal-Lemoine, la déléguée générale de Friends of fondation de France aux États-Unis, ont détaillé devant les participants un mode d’emploi basé sur leurs expériences. Pour en savoir plus, cliquez ici.
 
 
Tous ensemble, tous ensemble… Vous connaissez les licornes mais avez-vous déjà entendu parler des Licoornes ? Ce mouvement regroupe neuf coopératives qui se sont donné pour ambition de « transformer l’économie capitaliste au service de l’intérêt général, de l’humain et de la planète ». Pour soutenir leurs actions, ces structures proposent aux donateurs de devenir leurs sociétaires en acquérant une part sociale, soit une part de leur capital non cotée en Bourse. Pour obtenir plus d’infos sur cette initiative, une seule adresse : https://www.licoornes.coop/societaires/.
 
 
La crise, quelle crise ? La Baromètre annuel de la philanthropie publié par la Fondation de France confirme la bonne santé de ce secteur. Le nombre de fonds et de fondations a encore progressé de 6% l’année dernière. Il en existe aujourd’hui 2776 dans le pays contre à peine 1109 en 2001. Le nombre de fondations abritées a, quant à lui, plus que triplé en vingt ans pour atteindre 1589 contre 571 en 2001. Les actifs de ces structures ont été multipliés par 4 en deux décennies, à 32 milliards d’euros et leurs dépenses annuelles sont passées de 3,1 à 11,9 milliards d’euros. « Malgré une année 2021 encore largement marquée par la crise sanitaire, l’envie d’agir en faveur de l’intérêt général ne s’est pas démentie, se réjouit la Fondation de France. Au contraire ! »
La volonté d’accompagner la transition écologique et de protéger la biodiversité sont au cœur de l’engagement de près de 30% des nouvelles structures abritées par la Fondation de France. L’insertion, la lutte contre la précarité énergétique, les inégalités et les violences faites aux femmes sont d’autres enjeux actuels de notre société tout comme la santé mentale des jeunes, l’éducation et le soutien au secteur culturel qui a été frappé de plein fouet par la pandémie. Les fondations représentent, plus que jamais, un modèle attractif pour les familles et les entreprises qui souhaitent agir pour l’intérêt général. Qu’on se le dise…
 
 
La pandémie a accéléré le déclin du bénévolat. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’édition 2022 du Baromètre sur la France Bénévole que France Bénévolat vient de publier avec l’IFOP confirme une tendance qui est apparue en 2016. Le taux d’engagement bénévole associatif chute année après année. En 2022, il n’a pas dépassé 20% alors qu’il atteignait 24% trois ans plus tôt. Ce recul est encore plus fort chez les plus de 65 ans (38% à 26%) et les 50-64 ans (26% à 17%). Si 64% des bénévoles n’ont connu aucun changement pendant la pandémie, 26% ont décidé « d’arrêter de donner du temps » durant la crise sanitaire. Cette tendance pourrait toutefois s’inverser dans les prochains mois. Car si la moitié des bénévoles associatifs ayant « arrêté de donner du temps » ont déclaré que cette pause était due à l’interruption des activités de leur association, la moitié des personnes qui ne sont plus bénévoles aujourd’hui déclare que « la fin de la pandémie et/ou la levée des restrictions sanitaires pourrait les conduire à donner de nouveau du temps ». « Si les associations peuvent être déstabilisées par ces mouvements, ces chiffres montrent que des opportunités sont à saisir », résume France Bénévolat. La balle est dans votre camp…

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