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Sidaction : une époque pas encore révolue

Philanthropie .

Publié le 28 mars 2018

Les résultats décevants pour le Téléthon, l’audimat en baisse pour les Enfoirés des Restos… Le Sidaction allait-il suivre la même pente ? Eh bien non ! Organisé le week-end dernier, le Sidaction 2018 s’est achevé avec un montant collecté supérieur de 400 000 euros à celui collecté l’an dernier. 4,4 millions d’euros de dons ont donc été promis par les donateurs, ce qui est aussi davantage qu’en 2016 et 2015 (aux alentours de 4,2 millions).

L’effet « 120 battements par minute », récemment césarisé, et qui cartonne encore au cinéma, a-t-il joué ? Peut-être en partie. L’association organisatrice de l’événement a aussi évoqué le « don exceptionnel d’un grand donateur » - on n’en saura pas plus – réalisé au tout début du week-end, et qui a sans doute contribué à faire pencher la balance. « Nous sommes soulagés de voir que les donateurs sont encore mobilisés, malgré les craintes de banalisation de l'épidémie », a déclaré la directrice générale de l'association, Florence Thune. Dans Le Monde, juste avant le week-end, Françoise Barré-Sinoussi, craignait ainsi « une éventuelle baisse des dons, qu’on a déjà constatée au cours de ces dernières années […]. C’est le cas pour le milieu associatif de façon globale et c’est extrêmement préoccupant ».

Reste que si l’on compare avec les années 2010, où la collecte atteignait fréquemment quelque 5 millions d’euros, voire flirtait avec les 6 millions, on peut aussi voir le verre à moitié vide. Dépassées ces formats de dizaines d’heures de diffusion au profit d’une cause ? Pas si sûr, estime néanmoins Jacques Malet, fondateur de Recherches & Solidarités, interviewé par un journaliste de FranceTVInfo (lire ici). Il avance trois raisons de continuer dans cette voie : « Un : ces shows sont bien conçus par les associations et les médias qui les soutiennent. Deux : les Français ont besoin d’actions démonstratives, collectives et de proximité, comme celles suscitées par le Téléthon ou les Restos du cœur. Trois : nous sommes bombardés d’informations peu réjouissantes ».

Ou, pour le dire autrement : pour l’instant, les associations ont plus à gagner qu’à perdre avec ces grandes mises en scène : « Hors legs et dons d'entreprises, souligne ainsi FranceTVInfo, les deux associations qui ont récolté le plus de dons déclarés au fisc sont, dans l'ordre, l'Association française contre les myopathies (AFM), bénéficiaire du Téléthon, et les Restos du cœur, qui collectent l'argent des "Enfoirés". Chacune dépasse largement les 50 millions d'euros et il est difficile de ne pas noter qu'elles sont toutes deux liées à un spectacle de "charity business" ayant fait les grandes audiences de la télé depuis trois décennies ». CQFD.

illustration ©J.Azam

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