Accusé par certains de privilégier l’optimisation fiscale de ces 45 milliards de dollars à la solidarité, Zuckerberg s’inscrit en réalité dans un contexte nouveau, celui des milliardaires trentenaires de la Silicon Valley apparus avec l’avènement des nouvelles technologies.

« La Silicon Valley se sent aussi investie d'une mission sociale »estime ainsi Jérôme Marin, journaliste à San Francisco, perpétuant ainsi une tradition très américaine. Mais à la sauce « 2.0 ». Les patrons de Twitter, WhatsApp, GoPro, Google, eBay et les autres communiquent massivement sur les sommes faramineuses qu’ils promettent de mettre à disposition pour aider leur prochain. Dans l’immédiat, comme le fait par exemple Bill Gates, ou… dans les 25 à 100 ans à venir, comme la fondation Zuckerberg.

En attendant, grâce à une structure juridique à mi-chemin entre fondation et entreprise, ces sommes sont placées en bourse ou investies dans des activités commerciales. Une méthode qui froisse certains spécialistes du secteur, habitués aux grands industriels septuagénaires désireux de rendre à la société au crépuscule de leur vie. La Chan Zuckerberg Initiative s’inscrit, elle, dans la démarche The Giving Pledge, un engagement réunissant 34 milliardaires autour de la promesse de « donner » au moins la moitié de leur fortune à des œuvres philanthropiques. 

 

Illustration : ©Le Monde