C'est pour répondre à ces questions d'actualité qu'EY et l'agence Excel, en partenariat avec le Centre Français des Fondations et l'AFF, ont publié la première étude sur le sujet (à lire dans son intégralité ici). Première « bonne surprise » de l'enquête, bien qu'ils sont encore peu nombreux à connaître la démarche (37 %), 74 % des Français interrogés y sont « plutôt » ou « tout à fait » favorables. Un sur 2 estime que le fait que sa ville, son département ou sa région collecte auprès du grand public est légitime, et 1 sur 3 serait prêt à donner de sa poche (49 euros en moyenne) pour des causes environnementales, culturelles ou patrimoniales, et sociales.

Côté collecteurs, l'étude a analysé en détails le fonctionnement de la collecte dans une dizaine de collectivités pionnières. Et il y a quasiment autant de façons de faire que de territoires ! Quand Lille a choisi, dès 1997, de recourir à une fondation RUP sur le modèle des Community Foundation,  le Puy-de-Dôme a opté pour une fondation sous égide de la Fondation de France, et Reims a été la première ville à créer une mission mécénat intégrée en 2010. Même multiplicité des situations en interne : si la cellule mécénat est rattachée au département « culture » du conseil général des Hauts-de-Seine, Bordeaux a choisi de créer un fonds de dotation dédié au social qui ne recueille aucun fonds publics.

« Dans un premier temps, souligne l'enquête, les démarches de mécénat nourrissent parfois au sein des collectivités un sentiment de méfiance, provenant autant de la crainte de processus lourds que de la réticence à voir le secteur privé s’immiscer dans les affaires publiques. Mais qu’elles soient impulsées directement par les élus ou par des directeurs en quête de financement dans leurs domaines, elles finissent souvent par faire l’unanimité jusqu’aux plus hautes sphères de  l’exécutif en emportant la conviction des dirigeants des collectivités ». Reste à savoir si elles emporteront celle des donateurs.

 

Illustration: ©Mairie d'Espigoule