En réalité, « ce défi est antérieur à l’opération #IceBucketChallenge [de l'ALS, NDLR], a pointé Libération : plusieurs sportifs de haut niveau se sont ainsi aspergés dès juin avec comme gage de donner 100 dollars à une organisation caritative de leur choix. C’est semble-t-il Pete Frates, un ancien joueur de baseball touché par la maladie, qui a réussi à détourner le mouvement au profit de la lutte contre la SLA grâce à une vidéo mise en ligne le 1er août »

Le résultat de ce « truc idiot » (toujours dixit Libé, qui revient ici sur le phénomène), mais assez amusant il faut bien le dire, est époustouflant : en un mois, l'ALS a collecté 70,2 millions de dollars contre 2,5 millions l'an dernier à la même période, soit près de 30 fois plus ! En outre, 1,3 million de dollars est provenu de nouveaux donateurs, a précisé l'association le 24 août dernier (lire ici).

Au vu de ces forts sympathiques résultats, la mode s'est répandue comme une trainée de poudre. 20Minutes rapporte ainsi qu' « en Inde, une journaliste a créé le Rice Bucket Challenge, consistant à donner un bol de riz à une personne dans le besoin et à poster la photo sur les réseaux sociaux ». Même chose à Gaza, où l'eau a été remplacée par des gravas pour mobiliser pour la cause palestinienne, ou en Côte d'Ivoire, où de l'eau savonneuse a remplacé la glace pour sensibiliser les habitants à l'hygiène, pour lutter contre le virus Ebola. Le quotidien gratuit a interviewé plusieurs représentants du secteur en France, comme Mélanie Cagniart, de MSF ou Françoise Sampermans, présidente de France générosités, qui s'interrogent sur la viabilité et la généralisation de ce phénomène très anglo-saxon, et possiblement « décrédibilisant » pour certaines causes. Exemple épinglé par Libé : Karim Benzema, qui s'est ice-bucket-challengé...en oubliant de citer l'association (ALS) pour laquelle il le faisait !Conclusion du quotidien : « Le Ice bucket challenge semble parfois valoir pour le défi lui-même et non plus pour la cause ».

 

Illustration : ©forbes