Malgré tout, le nombre de philanthropes ne cesse de croître : en 2011, ils étaient environ 660, majoritairement des hommes âgés entre 50 et 80 ans, pour un total d’actifs d’environ 2,7 milliards d’euros. « Ces capitaux placés, en biens immobiliers ou mobiliers, mais également abondéde versements réguliers de leurs fondateurs, ont permis de financer des projets d’intérêt général pour un montant estimé à 165 millions d’euros cette même année ».

Le rapport va aussi à l’encontre des idées reçues. Ainsi, le droit français, qui interdit de déshériter ses enfants, ne semble pas constituer un frein majeur : 64 % des philanthropes ayant créé une fondation de financement après 2000 ont ainsi des héritiers directs. Quant à la motivation fiscale, elle apparaît comme très secondaire : « Même s’ils ne sont pas indifférents à cet élément […], il n’en constitue pas pour autant un élément déclencheur de leur engagement philanthropique. Les véritables “motivations” d’un tel engagement sont ailleurs : dans l’attachement à certaines valeurs, dans le fait d’avoir traversé une expérience intime douloureuse que l’on souhaite dépasser, dans la frustration générée par une activité professionnelle qui prend un tournant contraire à ses convictions, dans les sollicitations de l’entourage proche ». L’efficacité de l’action est en revanche un élément primordial dans le choix du soutien de telle ou telle cause ou organisation pour ces « entrepreneurs de la solidarité ». A bon entendeur !

 

Illustration : ©LesEchos