Résultat : il semblerait que plus on donne, plus on est à gauche (ou inversement). Ainsi au second tour de la présidentielle, les donateurs réguliers voteront plus majoritairement pour François Hollande (59 %) que pour Nicolas Sarkozy (41 %). D’autre part, ceux qui donnent le moins auraient voté, plus que les autres, pour Marine Le Pen au premier tour : « Les non-donateurs voteraient deux fois plus pour Marine Le Pen (22 %) que les donateurs réguliers (10 %) », explique l’étude. « Le fait que ceux-ci soient moins nombreux à donner est peut-être lié à des limites financières et sociales plus fréquentes, souvent invoquées pour expliquer un certain repli et une défiance vis-à-vis des grandes institutions », avance l’Agence Limite. On peut aussi interpréter ces résultats comme la résultante du fait que les électeurs du FN se trouvent plutôt dans les classes populaires et chez les jeunes. Or, la première catégorie donne beaucoup mais déclare peu ses dons. Quand à la seconde, elle donne très peu.

Au final, « faut-il en déduire, se demande l’Agence, que les associations et fondations doivent recentrer leurs actions de communication et de collecte de fonds vers les sympathisants socialistes et délaisser, par exemple, les retraités qui pourtant, traditionnellement, forment le gros des troupes à la fois de donateurs et de sympathisants de Nicolas Sarkozy ? » Tout fundraiser averti saura que la réponse est déjà dans la question…

Illustration : © La République de Seine et Marne