La mission d'information, pose par ailleurs sept grandes conclusions à son rapport :

- "Le mécénat n’a pas vocation à compenser le désengagement de l’État". Le rapport s'inquiète ainsi de la propension croissante d'établissements publics à avoir recours à la collecte de fonds, créant "des effets d’éviction en ce qui concerne d’autres projets, qui ne jouissent pas du même pouvoir d’attraction".

- "Un manque de données problématique". Il paraît extrêmement délicat, souligne le rapport, d'évaluer correctement l’efficacité de la dépense fiscale et d’engager une réflexion sur son éventuelle évolution, sans connaissance précise des effets du dispositif sur le secteur culturel.

- "Un potentiel de dons qui peut encore être accru". Un point qui analyse la pertinence du seuil de déductibilité à 0,5% du chiffre d'affaires, loin d'être atteint pour les grandes entreprises mais un frein potentiel pour les TPE et PME. Le rapport suggère de conserver ce plafond mais d'instaurer une franchise à 10.000 € de dons afin d'inciter les plus petites entreprises à développer leur mécénat.

- "Le nécessaire développement du mécénat territorial" afin d'éviter que les inégalités culturelles ne se creusent. Le rapport enjoint ainsi les collectivités territoriales à "se saisir de cette question à bras le corps", en développant notamment des clubs d'entreprises mécènes.

- "Une multiplicité des régimes des fonds et fondations qui peut se révéler dissuasive", le rapport notant particulièrement le succès du fonds de dotation en 2008 et soulignant en miroir le régime de la Fondation Reconnue d'Utilité Publique et son "caractère excessivement contraignant, qui mériterait d’être revu, la France continuant à accuser un véritable retard en matière de fondations par rapport à l’Allemagne ou au Royaume-Uni".

- "Des inquiétudes fortes autour des récentes réformes fiscales", notant bien les "conséquences dramatiques" des réformes fiscales sur le niveau des dons (transformation de l'ISF en IFI, spectre du prélèvement à la source), le rapport note l'importance de trouver les moyens de "contrer les effets de ces réformes sur le secteur de la philanthropie", sans pour autant suggérer de piste concrète en ce sens...

- "Soutenir le développement du mécénat de compétences", avec quelques bémols toutefois : le risque que les entreprises ne survalorisent le coût des compétences des salariés bénévoles ou celui que celles mettant des compétences à disposition ne puissent être ensuite privilégiées à l’occasion d’un appel d’offres public.