« A la fin 2009, on dénombrait en France 1684 fondations, rapporte La Croix qui s’est procuré l’étude en avant première. Si l’on y ajoute les fonds de dotation, lancés en 2009, la croissance atteint les 104 %, soit un doublement du nombre de structures ». Rappelons que le gouvernement a, ces dernières années, encouragé une multiplication sans précédent des formes de fondations, en créant en 2007 les fondations partenariales et universitaires (pour les universités), les fondations hospitalières, et les fonds de dotation (au nombre de 700 aujourd’hui). « En rythme annuel, le nombre de personnes physiques créant leur fondation a quasiment doublé entre 2001 et 2009 et celui des fondations d’entreprise a été multiplié par quatre (passant de 67 à 267) », précise La Croix. Entre 2001 et 2009, les actifs des fondations ont augmenté de 72 % et leurs dépenses, de 36 %. Elles ont également reversé 61 % de montants en plus en 2010 qu’en 2009.

Quelles conclusions pouvons-nous tirer à ce stade ? D’abord, ces (bons) chiffres démentent, globalement, l’hypothèse de la « coquille vide » :  l’augmentation des actifs tend à prouver que ces nouvelles structures ont été des facteurs efficaces de mobilisations de ressources. Parallèlement, les dépenses en hausse de 36 % montrent une dynamique de capitalisation qui permettra, espérons-le, un processus de construction sur le long terme. Restent des interrogations de fond : le changement de fiscalité du patrimoine va-t-il modifier cette dynamique ? Comment ce paysage (de plus en plus « touffu ») de la philanthropie va-t-il s’organiser dans les années à venir ? Gageons que la structuration et la professionnalisation des activités de collecte de fonds au sein de ces nouvelles structures aura un effet bénéfique sur ce secteur en pleine (r)évolution.

Illustration : ©Préfecture de régions