En pleine crise des finances publiques, voilà une initiative qui pourrait se développer dans un nombre croissants de collectivités locales. Bordeaux est la première ville de France à créer son fonds de dotation dans le but de soutenir des actions sociales. Ce fonds, baptisé « Bordeaux, fraternelle et solidaire », recevra des dons (défiscalisés, au titre de la loi de 2003) de particuliers ou d’entreprises.
« Ce n'est pas une question de manque de moyens, a indiqué Véronique Fayet, adjointe au maire en charge des politiques de solidarités, au journal Sud Ouest. Mais si on a plus d'argent on pourra être plus ambitieux. L'idée est surtout de créer une dynamique en faisant rencontrer le monde économique et les associations. C'est une opération gagnant-gagnant ». Si les projets proposés au financement (campagne de pub, équipement en informatique d’un centre social, financement de petites associations…) semblent pour l’instant en marge du cœur de projet de l’action sociale locale, l’opposition municipale craint que la création de ce fonds, soutenue par le maire Alain Juppé, soit un premier pas vers la « privatisation » de l’action sociale : « C'est une manière de pallier les déficiences de la force publique, s'est insurgée Natalie Victor-Retali, élue communiste. Comme il n'y a plus assez d'argent, on crée un fonds privé. Les entreprises vont donner de l'argent pour des missions d'intérêt général qu'on doit laisser aux collectivités. »
Beaucoup moins polémique, mais toujours dans la série « nouveaux fonds de dotation », la Croix-Rouge française a lancé le sien, nommé le fonds READY, le 25 avril dernier, pour appuyer ses actions sociales, notamment en faveur des crises oubliées, « afin de dépendre le moins possible du niveau de visibilité d’une catastrophe pour avoir les moyens d’agir ». La Fondation Sanofi Espoir, la Fondation Total et Technip sont les premiers partenaires à accompagner la mise en place du fonds READY.
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