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Trump : la faute aux dons ?

Philanthropie .

Publié le 23 novembre 2016

Et si le résultat de la dernière présidentielle américaine cachait une histoire de dons ? L'hypothèse n'est pas à exclure, tant cette question d'une générosité bien mal ordonnée a pollué la campagne.

Sur le grill : la Fondation Clinton, d'abord, dont la présidente a été accusée de conflit d'intérêts. Quelques jours avant le scrutin, l'info sortait qu'Hillary Clinton aurait reçu près d'un million de dollars du Qatar pour sa fondation (lire ici) alors qu'elle était au même moment en poste aux Affaires étrangères. Morale de l'histoire, mélanger, même en toute sincérité, philanthropie et politique peut s'avérer hautement dangereux...

Autre problème qui a contribué à la chute de la maison Clinton, le financement de la campagne de la candidate par de très grands donateurs. Un mauvais choix stratégique pour une Hillary soupçonnée de corruption et de faire le jeu de la haute finance. Selon l'éditorialiste de Challenges, Philippe Manière (lire ici), les dons versés pour soutenir la démocrate auraient ainsi eu pour effet de creuser sa propre tombe : « Par contraste, deux candidats inspiraient cette année particulièrement confiance à l’opinion : le démocrate Bernie Sanders, qui a collecté la quasi-totalité de ses fonds auprès de petites gens donnant chacun quelques dollars, et le républicain Donald Trump, qui a très largement financé lui-même sa campagne. Hillary Clinton a eu, comme on sait, beaucoup de mal à se défaire du premier durant les primaires. Elle [a succombé] au deuxième que, malgré ses frasques, beaucoup d’Américains présument honnête pour la simple raison que sa fortune le dispense, lui, de tendre la sébile et de devenir l’obligé de ses bienfaiteurs ».

Malgré l'incroyable succès de la campagne de Bernie Sanders, qui a collecté des millions de petits dons, la campagne américaine s'est pourtant distinguée pour avoir mobilisé les très grands donateurs : « Pour l’heure, on estime qu’environ 23 % de l’argent dépensé dans le cadre des élections fédérales provient de personnes qui ont fait des dons supérieurs à 100 000 dollars, explique Ian Vanderwalker dans une passionnante interview donnée à Libération (lire ici). C’est le chiffre le plus élevé depuis le début de nos statistiques, il y a deux décennies. En effet, il y a de nombreux petits donateurs très motivés, mais ils ne peuvent pas compenser les sommes massives dépensées par les plus riches. Les super-PAC [groupes de soutien] créés après Citizens United peuvent recevoir des contributions illimitées. Ceux qui en ont les moyens peuvent donner 1 million, 10 millions, 50 millions de dollars. Il faudrait des dizaines, voire des centaines de millions de petits donateurs pour contrebalancer cela, et ce n’est pas le cas ». L'avocat américain souligne aussi que la mobilisation des petits donateurs a été très importante en faveur du candidat Trump. Voilà qui aurait dû nous mettre la puce à l'oreille..

Illustration : © Twitter 

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