Question récurrente du fundraiser : pour collecter faut-il montrer le bénéficiaire ? Le donateur ? Ou l'acteur associatif qui fait le lien entre les deux ? En cette période où les campagnes des acteurs de la lutte contre la précarité et l'exclusion en France prennent des airs d'appels d'urgence, plusieurs associations ont choisi la troisième voie, celle de mettre à l'honneur leurs équipes, dans leurs appels de fin d'année qui revendiquent que leur action est "plus que jamais" essentielle cette année.

Le bal des campagnes de fin d'année bat son plein. Point d'orgue de la semaine, les collectes des Restos du Cœur et des Banques alimentaires, appuyées de large relais médiatiques sur la précarité croissante. Des causes qui parlent un peu d'elles-mêmes en cette année 2020 où le choix du message est une clé de mobilisation cruciale. Dans ce contexte, certains misent sur l'anti-momentum, insistant au contraire sur l'action dans la durée.

Octobre rose, Giving Tuesday, Dry January, etc. : le calendrier de la générosité s’emballe ! Tout au long de l’année, le grand public est sollicité pour contribuer à des campagnes collectives en agissant, en relayant, en donnant. Le principe est simple : fédérer le plus grand nombre. Mais comment utiliser ces caisses de résonance sans se noyer dans la masse ?

La plateforme de dons embarqués (en ligne ou en caisse) Un Rien C'est Tout lance un spot de promotion de son dispositif appuyé par ses parrains… Avec en filigrane l'idée qu'entre impact collectif et marque ombrelle, être "facilitateur de générosité" est devenu une cause à part entière.

A l'occasion de la Journée Mondiale des Donneurs de Sang, le 14 juin, l'Etablissement Français du Sang (EFS) invite ses donneurs à "prendre le relais" pour un mois, entre réseaux sociaux et nouvelle application dédiée à "l'expérience donneur". Pendant ce temps là, Facebook lançait aux USA son outil dédié au don du sang.

Amnesty International lance un spot de recrutement de militants pour dévoiler sa nouvelle signature autour de la "rage de vaincre". Et réhabilite au passage la noblesse de l'engagement.

Les résultats décevants pour le Téléthon, l’audimat en baisse pour les Enfoirés des Restos… Le Sidaction allait-il suivre la même pente ? Eh bien non ! Organisé le week-end dernier, le Sidaction 2018 s’est achevé avec un montant collecté supérieur de 400 000 euros à celui collecté l’an dernier. 4,4 millions d’euros de dons ont donc été promis par les donateurs, ce qui est aussi davantage qu’en 2016 et 2015 (aux alentours de 4,2 millions).

Le week-end dernier, c’était la 33^e édition de la grande collecte annuelle des Restos du Coeur. Quelques mois après un Téléthon décevant niveau collecte, les Restos doivent eux aussi faire avec des résultats un peu en dessous. Vendredi soir, le traditionnel concert des « Enfoirés » a réuni moins de 10 millions de téléspectateurs, soit le moins bon chiffre depuis dix-huit ans.

Ah, les châteaux de la Loire… Chambord ! Non seulement le président Macron va y fêter, en toute modestie, son entrée dans le cercle des quadragénaires… Mais il inspire aussi les mécènes de tout poil. A l’occasion de son demi-millénaire d’existence en 2019, le château de Chambord a lancé un crowdfunding pour collecter 100 000 euros.